LES AFFECTS TRISTES DE FREDERIC LORDON

Publié par acoll le 3 Février, 2017 - 17:41
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Depuis quelques années déjà, Lordon utilise sa lecture de Spinoza pour alimenter son pessimisme politique. Autant Spinoza a raison de remettre en cause le bon vieux libre arbitre, autant London fait fausse route en lui emboitant le pas pour décréter qu'il n'y aurait pas non plus de liberté politique. Arendt a établi une distinction nette entre le libre arbitre métaphysique suranné et la liberté politique qui concerne l'action et non la délibération abstraite. La liberté politique de ceux qui refusent l'ordre des choses est une réalité concrète. En montrant que les émotions sont toujours déterminantes, Lordon croit rompre avec la liberté, il fustige seulement le libre arbitre dont il s'imagine que c'est la seule forme de liberté possible.

Dès lors que l'indignation nous met en branle, si cela modifie un état de choses, si quelque chose de neuf surgit, c'est qu'on a bien été libre. Parfois, le résultat de nos paroles ou de nos actes se fait attendre, mais nous avons proposé autre chose, nous avons donc manifesté notre liberté au sens poltique du terme.

On est libres sans être souverains, dit Arendt. Elle ajoute, "les hommes ne sont pas nés pour mourir mais pour innover"

C'est parce que ces deux idées me guident que je m'inscris aujourd'hui dans l'association.

J'ai écrit un article bien plus développé sur le livre Les affects de la politique

Par ailleurs, la seule chose que Lordon propose, c'est de fournir des images  médiatiques différentes à ce peuple qui vote extrême droite, afin d'aiguiser quelque peu leur compassion. C'est très condescendant !

Il oublie que c'est la vie misérable tant matérielle que psychique qui produit les représentations fausses. En cela, le diagnostic de BS  sur les causes du vote FN est autrement plus convaincant.