Lordon et son Eceuil

Publié par greniers le 9 Janvier, 2017 - 12:07
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Fréderic Lordon a un apport indéniable (sa vision de la monnaie :sa théorie monétaire est vraiment impressionnante : http://www.journaldumauss.net/?Genese-de-l-Etat-et-genese-de-la )  et il a développé une grille de lecture très efficace. De plus il démontre qu’être économiste, (ou psychanalyste), ne suffit pas, il faut l’être en complément de quelque chose. Son idée d’y mettre de la philosophie est tout à fait salutaire.

 

Pourtant il y a deux principale failles qui me sautent aux yeux , la première, sans doute plus due aux media qu’à lui-même:

1-L’égocentrisme français : l’école structuraliste américaine existe et est diablement interessante (Néo institutionnel : Marché vs Hiérarchie et origine de la Firme). En gros la gauche a de nouveau trouvé un héro, ne passe que par lui, ne voit plus rien d’autre, et se gargarise sans contradiction.

J’aimerais me concentrer  pour cette article sur la deuxième .

2-L’usage de Spinoza dépouillé de sa spiritualité : Lordon pense que les idées n’ont pas de force intrinsèque (cf. dans le texte de Judith Bernard)  et que seul compte la manière d’affecter. Ce qui revient exactement au post modernisme. Pas de vérité, pas de réalité, juste des affects qui nous construise (de nulle part).

Lordon et sa théorie arrivait comme Benasayag à un constat que le capitalisme (marketing et psycho marketing) bouffait l’homme intérieurement le rendant vide et superficiel. Qu’à force de grignoter l’inconscient et de soumettre, il rendait l’homme psychologiquement malade, et de la par « psychosomatisme », le corps malade. En gros le capitalisme nous tient par le corps et par l’esprit (Cf. : https://www.youtube.com/watch?v=u7k7bzsU__Q). A partir de là, blocage théorique et de proposition concrète.

Le psychomatisme est le théorème de Fermat de la psychologie (la démonstration est trivial : tu parle!). Ca arrive, on ne sait pas trop comment, et ca parait un truc un peu ridicule et de faible.

Hors ici s’articule tout. C’est la l’angle mort de nos société de la sémiologie (analyse des signes, très chère a la médecine, mais aussi aux écoles critiques de cinéma, et de littérature. On l’appelle justement analyse structurelle).La semiologie dirige le monde, et elle a ses limities: la création d'une société qui combat que des symptomes sans jamais attaquer les causes. Correlation n'est pas causalité ( regle de base des statistiques).  https://www.youtube.com/watch?v=q6XKcsm3dKs

On voit bien que pour Marx aussi c’est la limite;  sa théorie est purement matérialiste : si on a tous la même tv, le meme appart, et la meme voiture, alors on est tous également heureux.

 

Vous me direz  où va-t-il avec tout ca ?

 

Une théorie explique tout, et existe depuis 5000 ans au moins, et cela rejoint Spinoza su bien des plans : les Yoga . 

Spinoza explique qu’il y a trois niveaux de savoir, que le dernier (là aussi Lordon, de son propre aveux, bloque), c’est la rencontre avec l’esprit de « Dieu », ou de la nature si on veut.

Les yogas et les Brahmaïsme disent pareil : il y a l’information, puis le savoir, et enfin la connaissance qui elle n’a plus besoin d’information et de savoir : l’éveil.

Hors que disent les yogas : il y a le corps, puis le système nerveux appelé esprit (volant invisible du corps), et il y a l’âme qui est l’énergie de la vie appelé Pranah, chi, Ki etc.  Le corps et l’esprit ne font qu’un, le système nerveux descend des ordres au corps, et le corps remonte les stimuli au cerveau. Si l’un est tendu ou blessé, l’autre aussi.

Comme vous pouvez le voire, quand vous respirez, marchez, ou même vous tenez debout immobile, plein de muscle se mette en action sans même que vous en ayez conscience.  Pareil les stimuli qui arrivent (les apparences, les sens), remontent et son interprétés sans l’action de votre cerveau. Ici se place tout le « Psychosomatisme ».

 

L’idée est justement que les idées, formes d’arts, émotions (appelé affect par Lordon, drôle de mot très froid, niant tout réalité spirituel a la chose : selons lui nous sommes le reflet des affects, point), peuvent ètre intrinsèquement juste ou fausse.

Le rapport au reel, à l'imaginaire, au bien au mal, aux mystères et aux faits, à la pulsion et au choix controler (le vrai choix)  etc , sont au coeur du problème post moderne .

Au bout du compte, notre société en arrive à la non hierarchisation de tout. Une sorte de croyant nihiliste , au fond de tout ca il y a surtout de la castration symbolique et la croyance que le bien est egale à l'obeissance (sous contrainte de punition :enfer, etc ) , et non un choix heureux et delectable .

On ne peut repondre à ces questions sans etre transversale, sans voire les motifs qui reviennent , sans parler de philosophie, de spiritualité,de pensée esthetique, de science et de psychanalyse . Le tout sans que ces theories ne soit mutuellement exclusives et fermées.

Hors les media sont devenu l'echo de journaliste (des quidam ) ayant aucun avis sur rien, aucun savoir reel sur les sujets, profondement narcissique (avoir pour ambition d'etre presentateur tv, ca me laisse toujours "reveur" comme choix de vie) et qui pose en repetant comme des perroquets fier d'etre filmé . Un lieu ou l'image et la forme sont tout, et le fond n'est rien. 

On en arrive à La tautologie absurde du journaliste et des intellectuels  , en terme de logique mathematique cela donnerait : je ne suis pas légitime, donc exterieur, donc neutre, donc légitime. En clair le raisonment du postmodernisme est : Vu que je suis exterieur et que j'y connais rien, j'ai un regard neutre, donc je suis objectif, donc je rend compte du reel, donc je suis legitime , car justement je n'ai pas de legitimité .

Le pire de tout ca c'est que les intellectuel ont reussi de ce que je vois depuis longtemps à enfoncer leur tautologie stupide :

Ce qu'on voit dans le jihadisme, et autre ideologie , c'est justement de dire mon savoir vaut plus que l'expert , car je suis neutre , car justement je n'y connais rien, et que je prend les apparences de mon petit point de vu de la lorgnette comme le reel . En justifiant la demarche par le "fait" que tout est relatif, que tout se vaut,et qu'il faut n'avoir aucun avis sur rien pour etre credible: donc la meilleur maniere de faire, c'est de choisir au hazard et de s'y tenir  .

Le hazard en general nous envoie à nos pulsions et à notre inconscient,

De là le dernier lien à faire est :

Mais alors pourquoi ton regard vaut plus que celui de l'autre vu que tout est relatif, et que le reel ne peu apparaitre que dans l'absence de point de vu (de regard personnel) : reponse : le dogme qu'on m'a apprit dans mon environnement est plus juste que le tien.

Lordon dirait que c'est la lutte et le mimetisme du desir qui amene une idée a devenir dominante cf: potentia multitudinis , emporium etc. 

 .  

Tout les grands philosophes et spirituels de l’histoire disent la meme chose : L’âme, la force de vie, le bien le mal, l’amour, existe bel et bien en dehors de toute utilité, sont universel, et même en minorité, même compliquer a comprendre, elles font leur chemin dans nos esprit et dans nos société.  La vérité a donc une force intrinsèque énorme, et en plus rend sain et heureux dans le corps et l’esprit. En claire le plus vous serez libre,  serein, et calme (au contact de vous-même, dans la présence et l’éveil) et plus vous serez inspiré ;  le plus vous serez inspiré et le plus vos action, tel l’effet Papillon, auront un impact et une porté lointaine. ( Carnet de note, historique et efficacité retracé de ma tentative de disruption des forums et de Facebook, et detournement de l'outil facebook à d'autre fin que son nombril:  https://www.facebook.com/walther.schiller)

 

La nouvel théorie du corps de Lordon dans le fond nie Spinoza, et en fait ce truc post moderne qui a tué la gauche : la vérité au pire n’existe pas, au mieux n’a pas plus de force que le mensonge, et cela donne une sorte de sociopathe moraliste.

 

Vivekananda (World Congress of Religions
September 11, 1893 Chicago) :
"Des nombreuses énigmes qui, sous tous les climats et en tous temps, ont troublé l'intellect de l'homme, la plus complexe est lui-même. Des myriades de mystères qui depuis l'aube de l'histoire ont appelé toutes ses énergies à se démener pour trouver une solution, la plus mystérieuse est sa propre nature. C'est à la fois l'énigme la plus insoluble et le problème de tous les problèmes. Comme point de départ et dépôt de tout ce que nous connaissons, ressentons et faisons, il n'y jamais eu et il n'y aura jamais d'époque où la propre nature de l'homme cessera de réclamer sa première et meilleure attention.
[...]
Adoptant une vue partiale, superficielle et pleine de préjugés sur les milieux et des détails non essentiels, dégoûtés aussi quelquefois du manque de netteté de nombreuses écoles et de nombreuses sectes, et souvent, hélas, conduits à l'extrême opposé par les superstitions violentes d'une prêtrise organisée, les hommes n'ont pas manqué, particulièrement parmi les intellects avancés, dans les temps anciens et modernes, non seulement d' abandonner leur recherche avec désespoir, mais de la déclarer vaine et inutile. Les philosophes peuvent s'inquiéter et ricaner et les prêtres exercer leur commerce même à la pointe de l'épée, mais la vérité ne vient qu'à ceux qui adorent dans son temple et le font seulement par amour pour elle, sans peur et sans négoce.
La lumière parvient aux individus au travers des efforts conscients de leur intellect; elle parvient, bien que doucement, à la race entière au travers de pressions inconscientes. Les philosophes laissent voir les luttes volontaires des grands esprits; l'histoire révèle le processus silencieux d'infiltration par lequel la vérité est absorbée par les masses." 

Vivekananda Raja Yoga : 

"La superstition est le grand ennemi de l'homme, mais la bigoterie est pire. Pourquoi un chrétien va-t-il à la messe ? Pourquoi la croix est sainte ? Pourquoi tourne-t-on son visage au ciel pour prier ? Pourquoi y a-t-il tant d'images dans les églises catholiques ? Pourquoi y a-t-il tant d'images dans les esprits des protestants quand ils prient ? Mes frères, nous ne pouvons pas plus penser à quelque chose sans une image mentale que nous ne pouvons vivre sans respirer. Par la loi de l'association, l'image matérielle appelle l'idée et vice versa. C'est pourquoi l'hindou utilise un symbole extérieur quand il adore. Il vous dire que cela aide à fixer l'esprit sur l'Etre qu'il est en train de prier. Il sait autant que vous que l'image n'est pas Dieu, que l'image n'est pas omniprésente. Mais après tout, que veut dire l'omniprésence à la plupart des gens ? C'est seulement un mot, un symbole. Est-ce que Dieu possède une limite ? Dans le cas où Il n'en possèderait pas, quand nous répétons ce mot « omniprésent », nous pensons à l'immensité du ciel ou de l'espace, c'est tout.

Comme nous arrivons à cela d'une façon ou d'une autre, par les lois de notre constitution mentale, nous devons associer nos idées de l'infinité à l'image du ciel bleu, ou à l'image de la mer, ainsi, nous connectons naturellement notre idée de la sainteté avec l'image d'une église, d'une mosquée ou d'une croix. Les hindous ont associé leur idée de sainteté, pureté, vérité, omniprésence, et autres idées du même type avec des images et des formes différentes. Mais avec cette différence que, pendant que certaines gens dévouent leur vie entière à une idole qui est une église et ne parviennent jamais à s'élever plus haut, parce que pour eux, la religion signifie l'assentiment intellectuel à certaines doctrines ainsi que faire le bien pour leurs congénères, la religion pour l'hindou est centrée sur la réalisation. L'homme doit devenir divin en réalisant le divin. Les idoles, les temples, les églises ou les livres ne sont que des supports, des aides dans cette enfance spirituelle : car encore et encore, il doit progresser.
Il ne doit pas s'arrêter en chemin. Les Ecritures disent : « Adoration externe ou adoration matérielle, sont le stade le plus bas ; combattre pour s'élever ou accomplir la prière mentale sont l'étape suivante ; mais le stade le plus haut est quand le Seigneur a été réalisé ». L'homme pénétré qui s'agenouille devant l'idole vous dira : « Personne ne peut L'exprimer, ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, ni les éclairs, ni ce que nous dénommons le feu : à travers Lui, ils brillent tous. » Mais il ne méprise l'idole de personne ou ne nomme l'adoration des idoles des autres péché. Il reconnaît en cette adoration une étape nécessaire de la vie. « L'enfant est fils de l'homme. » Serait-il juste pour un vieil homme de dire que l'enfance est un péché ou que la jeunesse est un péché ?
Si un homme peut réaliser sa nature divine avec l'aide d'une image, serait-il juste de nommer cela un péché ? Non plus qu'une fois passé outre cette étape, la nommerait-il rétrospectivement une erreur ? Pour l'hindou, l'homme ne voyage pas de l'erreur à la vérité, mais de la vérité à la vérité, d'une vérité plus basse à une vérité plus haute. Pour lui, toutes les religions, depuis le plus simple fétichisme au plus haut absolutisme, mettent en lumière les tentatives de l'âme humaine pour appréhender et réaliser l'Infini, chacune de ces tentatives étant déterminée par les conditions de sa naissance et de ses associations, et chacune d'elle marquant une étape dans la progression spirituelle. Chaque âme est un jeune aigle s'élevant de plus en plus haut, réunissant de plus en plus de force, jusqu'à que ce dernier atteigne le Soleil Glorieux."

"oui, l'hindou refuse de vous désigner en tant que pêcheurs. Vous êtes les Enfants de Dieu, ceux qui partagent le bonheur éternel, des êtres saints et parfaits. Vous, des divinités sur terre, des pêcheurs ! C'est un péché de nommer un homme comme cela ; c'est une diffamation contre la nature humaine. Venez, O lions, et débarrassez-vous de cette illusion que vous êtes des moutons ; vous êtes des âmes immortelles, des esprits libres, bénis et éternels ; vous êtes pas la matière, vous n'êtes pas les corps ; la matière est votre serviteur, vous n'êtes pas serviteur de la matière.
C'est ainsi que les Védas ne proclament pas une combinaison terrible de lois impitoyables, ni une prison sans fin de causes et d'effets, mais que, en tête de toutes ces lois, dans et au travers de chaque particule de matière et de force, se tient l'Un « par la commande duquel le vent souffle, le feu brûle, le nuage se transforme en pluie et la mort arpente la terre. »

 

https://www.youtube.com/watch?v=SFg71XuhkcY