Michael Moorcock

Publié par fdidion le 2 Janvier, 2010 - 11:15
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Cahier d’euchrèsiologie  - 5 -   

Janvier 2010

 

La cellule d’un organisme produit, capte ce qui est produit par d’autres, et l’utilise. Elle capte des messages et en émet. Elle le fait sans soumettre sa décision de le faire à une condition au sujet de ce qu’elle a besoin de recevoir et sans préavis sur ce que vont produire les cellules voisines qui sont semblables à elle. Elle produit par le libre jeu de sa puissance surabondante, et aussi longtemps qu’il est pris soin d’elle. Si elle ne produit pas, sa production ne manque aucunement. La question de savoir si la cellule a connaissance de l’ensemble cohérent, plus vaste qu’elle, auquel elle participe ou si elle n’est qu’un mécanisme aveugle réagissant à des stimuli, tandis que la conscience de l’ensemble est liée à un autre niveau d’organisation, est passionnante. C’est pour moi un mystère complet, et la vérité concernant cet aspect de la chose, quelle qu’elle soit, est hors du champ de notre présent travail. Un être humain n’est pas une cellule et la seule expérience sur laquelle je puisse fonder ma pensée est d’être un individu humain.

Quels éléments sont en jeu dans le fait d’être un individu dans une société. ? Voilà ce qui est en question. Quelles sont les structures dynamiques à l’œuvre pour mettre en mouvement ces éléments ? Il sera donc important de ne pas perdre de vue que notre observation de la cellule, et de l’organisme à la vie duquel elle contribue, a pour seul objet la quête d’un schéma logique, fonctionnel, qui, par comparaison des différences, peut nous aider à prendre mieux conscience du schéma logique des structures dynamiques de nos sociétés. De ce schéma logique on attend aussi qu’il nous aide à prendre conscience de certains éléments (ceux que Bernard Stiegler classe dans la catégorie des consistances), qui sont spécifiques de nos sociétés et y jouent un rôle prépondérant et dangereux en ces temps de la fin du néolithique : les éléments psychiques dont la présence rend possible l’échange marchand et la relation de possession.

Dans la biologie des organismes vivants, il n’y a aucun échange, au sens marchand que revêt ce mot dans les économies des sociétés humaines. La cellule « prend le risque » de répondre plein pot à toute demande (de contraction, par exemple, si elle est cellule musculaire), sans poser de conditions quant à ce quelle reçoit. Si elle n’a pas assez reçu, elle va modérer la générosité de sa réponse, pour préserver sa vie et son potentiel de générosité à venir. Si elle ne reçoit pas de quoi entretenir sa vie, elle meurt. Les cycles qui vont des attributaires auxquels elle distribue les fruits de son travail, aux contributeurs qui lui fournissent les éléments nécessaires à sa vie, sont des cycles longs.

 

                               SPÉCULATION INTELLECTUELLE

Nous explorons, dans les numéros impairs de ces cahiers, l’idée de ce que seraient des sociétés humaines composées d’individus qui useraient, de ce dont ils disposent, comme en use, de ce dont elle dispose, la cellule ci-dessus décrite. Il s’agit d’une idée, et non d’un projet. Il s’agit d’une pure spéculation intellectuelle. L’observation des arguments qui poussent à vouloir une telle société, qu’ils soient puisés dans notre propre sentiment, ou qu’ils apparaissent comme interprétation plausible du sentiment qui inspire des œuvres littéraires ou des mouvements sociaux, appartient à l’inventaire des éléments qui sont en jeu sous le nom de désir. Nous tenterons l’exercice difficile de garder le ton d’une observation impartiale, et si cette ligne de conduite de l’écriture n’est pas tenue, nous prions le lecteur de corriger de lui-même.

 

Quel intérêt y a-t-il a étudier ce qui n’existe pas, n’existera pas, et ne peut exister ? 

 

Il s’agit de gagner des outils de compréhension, par une expérience en pensée comme nous en fournissent certains livres de science fiction qui nous parlent de mondes où nous ne mettrons jamais les pieds. En se reconfigurant la cervelle, d’une façon qui ne pourrait advenir sous la pression des nécessités et des captations dont elle est l’objet dans la société réelle, on peut espérer l’opportunité d’obtenir un regard nouveau sur cette société réelle dans son aspect de monde de la marchandise. C’est sans doute le type de démarche à laquelle faisait allusion Gérard Berry, quand il parlait de la conception d’un ordinateur à vitesse infinie, fonctionnant donc dans l’instantanéité, qu’il n’avait bien sûr pas finalisée en tant que telle, mais dont il avait pu faire dériver des réalisations bien concrètes qui eussent été inconcevables autrement.

 

Il n’y a bien sûr aucune garantie que cette recherche des cahiers impairs débouche sur quelque remède que ce soit quant aux misères économiques, écologiques, politiques et culturelles des temps présents.

 

Quelque chose de maladif me semble à l’œuvre dans l’humanité depuis qu’a été formée cette pensée qu’un homme peu échanger ce qu’il possède contre ce que possède un autre homme, par la seule force d’un accord simultané.

 

Dans cette création de l’esprit, c’est le caractère extraordinairement fécond du rituel de l’échange qui donne consistance à la relation de possession de l’objet échangé.

 

D’un autre côté la croyance partagée en la possession rend possible l’échange.

 

Les deux aspects de cette invention se renforcent en se justifiant mutuellement : « Je possède légitimement ceci parce que je l’ai obtenu dans un échange / Nous pouvons convenir « top là ! » d’un échange parce que chacun de nous est possesseur de ce qu’il échange avec l’autre »

 

Ainsi peut se constituer, d’échange en échange, une accumulation de toutes sortes de choses tenues par un lien spirituel qui donne leur sens à des propositions telles que « Je possède la Louisiane » ou « Je possède un immeuble à Dubaï » ou « Je possède le Congo », puisqu’en franchissant l’échelle de grandeur des empires guerriers, le processus, qui justifie la possession par l’échange et le travail de production, a intégré dans la logique de ce dernier le travail guerrier. Ce n’est pas tout à fait la même chose que la lutte de deux clans qui rivalisent pour la jouissance d’un territoire qu’aucun des deux ne veut partager, et dont le clan vainqueur développera un lien d’appartenance avec ce territoire. La différence peut être vue là : le territoire auquel j’appartiens, qui est aussi le territoire qui m’appartient, je ne peux le vendre. Je ne peux pas vendre mon appartenance. L’appartenance est ancrée dans la chose engrammée en moi. J’appartiens toujours à la maison de mon enfance après qu’elle a été rasée. Si au contraire je vis dedans, c’est un récit personnel qui est prolongé.

 

Le concept de possession et le concept d’échange se fournissent l’un à l’autre une forme de légitimation qui donne à la possession un ancrage extérieur à la subjectivité humaine. Objectivation d’une autorité immatérielle : la possession dit un droit qui ne dépend plus du sentiment de ce qu’il convient de faire. Ce sentiment cède alors la place au sentiment qu’il convient de se soumettre à l’autorité qui émane de l’ordre de la possession. Ainsi des jours brisés dans les champs de coton.

 

Même si l’on peut ressentir qu’il y avait dès le début quelque chose de maladif dans cette invention qu’est l’échange et la possession, il semble évident qu’elle fut pour l’humanité une matrice de prodiges. Or le temps de son efficace approche peut être de sa fin, en même temps que s’en dégage un empoisonnement de la vie humaine de gravité régulièrement croissante. Observons que nous ne pouvons pas rejeter ce mode d’être au monde qui est le fondement de nos subsistances, bien qu’il n’assure pas correctement la subsistance de tous. Alors. Alors, l’exercice d’imaginer un monde humain générateur d’autant de satisfactions que celui de notre présent monde, mais ne réglant en aucune façon la production de ces satisfactions par l’échange, peut être utile à deux titres :

1)  il peut nous amener à observer sous un angle différent les motivations qui font qu’un individu produit, et les vecteurs empruntés par les flux d’information connexes à cette production. De là, une meilleure connaissance des propriétés de l’invention qu’est l’échange, et donc plus d’intelligence pour régler les modalités de sa mise en œuvre, pour moins de désagrément et plus de satisfaction.

2)  dans l’exercice d’imaginer une cohérence sociale sans l’outil qu’est l’échange, peut apparaître l’évidence de la possibilité d’outils d’une autre nature. Tout en se gardant de confondre le produit de cette imagination avec un projet à réaliser, il peut devenir intéressant d’examiner les qualités de ces nouveaux outils, et la fécondité que l’on peut attendre de leur mise en œuvre.

           

Mais un autre aspect retiendra d’abord notre attention : le désir d’en finir avec un ingrédient maladif de notre humanité, tel que l’on peut faire l’hypothèse qu’il s’exprime dans l’inconscient de l’œuvre de J. R. R. Tolkien, et avec une merveilleuse ambiguïté dans celle de Michael Moorcock. On pourrait parler de Dracula pour ce qui est de la question de l’affaiblissement personnel mêlé au pouvoir d’imposer sa volonté sur le comportement des autres, mais, s’il est évident que la possession en cause parle d’un aspect de notre monde, on ne trouve pas dans cette œuvre un objet concret manifestant la médiation de cette possession, et susceptible d’une destinée symbolique porteuse de sens. C’est peut être parce qu’elle fut écrite par Bram Stocker avant les deux dont je vais parler.

 

Quelque part, du côté de Verdun, dans les tranchées, pendant la guerre de 1914-1918, J. R. R. Tolkien, eut à souffrir dans sa chair, et plus encore vit souffrir dans leur chair ses compatriotes anglais, qui, pour beaucoup, ne revinrent pas dans leur pays. Il entra dans une méditation qui, au terme de quelques milliers de pages, devait aboutir à cette idée de l’anneau de pouvoir, dont il n’y a rien de bon à faire que s’en débarrasser. Et c’est dur ! Très dur !    

 

Je ne crois pas que J.R.R. Tolkien formula clairement, consciemment, dans sa pensée, que l’Anneau maître des autres anneaux, le Seigneur des anneaux, représentait l’invention de l’échange et de la possession. Mon hypothèse est que ce message reste caché dans l’inconscient de l’œuvre. Sous cet éclairage, on observe que les biens matériels, qui contribuent à l’équipement de la communauté de l’anneau, ont pour origine des dons. Et ces dons sont le ciment d’une appartenance, d’un lien social, d’une communauté de destin. Par ailleurs, le serment de Fëanor et de ses fils, proclame son clan possesseur exclusif des Silmarils, et fait advenir la cascade de calamités qui réduisit à presque rien la race des elfes immortels.

 

Même hypothèse quant à ce que représentent Stormbringer, l’épée maléfique, et Arioch, le dieu du chaos, qui se prétend source de la puissance d’Elric. L’auteur, Michael Moorcock, était en bas âge, à Londres, quand le blitz s’abattit sur cette ville. Au fil des dix romans que parcoure sa piteuse et grandiose existence, Elric, prince de Melniboné, tente de se débarrasser de son épée maudite, mais souhaite tout de même la garder, car il n’a plus aucune force en dehors de celle qui lui vient de cette épée, qu’il nourrit de l’âme de ses amis (les âmes des ennemis sont beaucoup moins nutritives). Arioch veut convaincre Elric qu’il est son protecteur, le pouvoir qu’en obtient celui-ci au prix de sa soumission est bien réel. Moorcock nous montrera qu’Arioch n’existe pas, mais nous montrera aussi en quoi il avait consisté, de par la croyance de toute la population de Melniboné. Consisté avec une telle force qu’elle fut un empire à nul autre pareil, et éleva vers le ciel des tours d’une splendeur jamais égalée.

 

   …le chemin qui va de la soumission à Arioch au constat de son inexistence, en passant par toutes les modalités de la révolte, molle, sournoise ou héroïque, est un vrai délice de littérature pour adolescent. J’imagine que le délice vient de ce qu’il touche un savoir inconscient, de ce qui nous est arrivé au fil des millénaires. Si mon interprétation vaut quelque chose, l’histoire d’Elric, dans son cheminement pour rendre Arioch au néant, peut signifier que, bien que n’existant pas, l’échange marchand trouve, par la foi que l’on voue à la relation de possession, assez de consistance pour faire apparaître dans le monde des hommes des prodiges. Il est à la fois une condition nécessaire à l’obtention de notre subsistance quotidienne, et une source de chaos. Il est enraciné dans nos sens à tel point qu’une volonté rationnelle de refonder notre organisation sociale sur une autre base est stérile si elle n’opère pas au service d’une connaissance sensible et d’une volonté vitale.

 

                              EXPÉRIENCE SENSIBLE

Pour aborder la question sous l’angle de l’expérience sensible, nous explorons, dans les numéros pairs de ces cahiers, la possibilité d’accéder à des petites bulles de vie sociale, bien délimitées et bien protégées. Là, dans un milieu doté d’appareils adéquats pour la circulation des flux d’information, nous obtenons ce que seul le monde sensible peut apporter à la compréhension. C’est ici qu’on pourra s’appuyer sur l’observation de la circulation des flux qui concernait la petite cellule dont nous parlions au début de ce texte. Le sujet des numéros pairs est de définir de bons outils pour la conception de bons projets, que ceux-ci préfigurent ou non l’humanité que l’on peut espérer pour les enfants de nos enfants, quand ils auront appris. Nous tentons de définir la nature des flux, et de créer des appareils pour leur circulation, dont on puisse attendre une expérience sensible sur ce qui nous intéresse. Il ne s’agit plus du tout de s’adonner à la spéculation intellectuelle. Chaque chose en son temps et en son lieu.

Francis.

 

Parcours solitaire ?

Je note que pour se débarrasser des deux armes - notons que si la puissance de Stormbringer se matérialise de façon très évidente, le pouvoir de l'anneau de Tolkien ne se matérialise lui que dans ses conséquences secondaires néfastes, et il faut lire d'autres oeuvres de Tolkien pour comprendre qu'il s'agit surtout d'un pouvoir de surveillance des autres porteurs d'anneau, comme une représentation du paradigme de la sécurité - pour se débarrasser des deux armes donc, les héros de ces deux histoires entreprennent un parcours largement solitaire.

Pour Elric, cette solitude est évidente, et pour Tolkien je ne nie pas l'importance des dons reçus, mais la communauté de l'anneau n'a qu'un temps et le fardeau du port de l'anneau ne pèse que sur une paire d'épaules. Au dela des montagnes, l'unité des peuples libres permet d'emporter quelques batailles, mais leur front commun est voué à l'échec sans l'explloit individuel de frodon.

Si l'on veut se demander ce que les exercices spéculatifs de Tolkien (respectable professeur de Cambridge plutôt conservateur) et Moorcock (parolier du Blue Oyster Cult sans doute un peu plus progressiste...mais notons que l'émancipation d'Elric se termine sur la fin du monde) nous montrent en terme de chemin pour sortir du système d'échange et de possession, on voit surtout qu'il s'agit pour des individus de prendre conscience de l'état du monde et de s'engager dans un parcours anti-initiatique d'exclusion du monde, qui leur permet ensuite de libérer celui-ci.

En résumé, c'est la prise de conscience et le premier pas vers la rebellion qui est l'élément clé de cette libération, un message certainement très utile à donner au public adolescent de ces livres mais rien de nouveau sur le plan politique: tout commence par une éducation qui donne à chacun les moyens d'ouvrir les yeux sur le monde et d'y poser un regard critique.

Je termine par un mot sur mon expérience de cet exercice de spéculation intellectuelle à partir des univers de l'imaginaire: l'organisation de jeux de rôles en grandeur nature est pour moi une excellente occasion de tester des analyses et propositions sur des questions fondamentales: rapport au pouvoir, modes de démocratie directe ou indirecte, rapport à l'argent, motifs de confrontation, gratuité, parole donnée...

Bien entendu cela sur une population cible et dans un environnement d'expérience non représentatif, mais avec un potentiel d'éducation populaire certainement très puissant et en se reposant complètement sur le don et le bénévolat puisque cette activité ne peut - pour l'heure - aucunement être rentable pour les industries culturelles.

Solitaire, sans doute. Solidaire aussi.

"Parcours anti-initiatique d'exclusion du monde".

   La formule me parait bien qualifier les parcours d'Elric et de Frodon. Curieusement, je n'arrive pas bien à comprendre cette formule, mais elle sonne assez juste. Elle est peut-être pertinente pour qualifier le chemin que j'essaie d'emprunter. Je pense être gourmand de tout ce que vous pourriez dire de plus pour éclairer ce sujet.

   Merci pour toutes vos remarques. Vos deux derniers paragraphes éveillent en moi un vif intérêt.

   Au plaisir de vous lire,       Francis.

Francis.

Solitaire-solidaire: allers-retours

Il n'est pas simple pour moi d'aller plus loin, je ne suis pas l'anthropologue qu'il faudrait être.

 

Il s'agirait peut-être d'une anti-initiation car les deux personnages affrontent des séries d'épreuves douloureuses et éclairantes non pour se découvrir dignes d'entrer dans le groupe mais pour se détacher progressivement de celui-ci: Frodon n'y parviendra pas vraiment puisque l'amitié de Sam lui restera toujours, mais il ne sera pas capable de revenir à la vie après sa mission ; Elric y parviendra très vite mais devra réitérer à maintes reprises cette séparation de ses amis et compagnons avant de jouer pleinement son rôle sur le monde. La volonté de puissance consiste manifestement à travailler sur soi pour s'émanciper de toute tutelle, même celle de la simple appartenance à un groupe d'amis et de compagnons, dans le but ultime, au terme des épreuves, d'apporter aux autres ce que seul un être réellement émancipé pouvait lui apporter.

Aragorn, lui, est un personnage isolé, à l'écart du monde, dont les épreuves vont consister à réapprendre qu'il a un rôle à jouer parmi les autres. Sa geste, symétrique à celle de Frodon, est plus classiquement initiatique, après des années de sculpture de soi il est temps pour lui de franchir les degrés qui le mettront en position de prendre soin de lui et du monde. Cela montre sans doute qu'il existe au moins deux parcours possibles, en fonction du point de départ que l'on prend, et sans doute avec des allers-retours entre les deux.

 

Je pense que ces parcours romanesques n'inventent rien, ils répètent un schéma vieux comme les rites de passage à l'âge adulte: apprendre-recevoir, puis subir des épreuves (isolement, purification, abandon du superflu, prise de conscience, décentrement...) et enfin revenir au monde pour le contre-don de soi.

Ainsi le militant qui mise tout sur l'action collective sans avoir eu à faire l'effort d'un travail sur soi a court-circuité le processus et n'est pas prêt à prendre soin du monde, le dandy qui passe sa vie à polir sa propre statue n'a pas réussi l'épreuve de passage à l'âge adulte et reste en dette du monde.

J'ai bien peur d'être en train de redécouvrir l'eau chaude...

Eau chaude

   Merci pour votre réponse. Votre eau chaude me va. Aragorn, Frodon, Elric,    …   je n’avais pas pensé à ce que vous en dites, avec justesse, il me semble.

   Si je reviens à la grille de lecture du monde que je teste sur ce blog, Aragorn est l’homme paléolithique, Frodon et Elric sont des hommes néolithiques. Il est temps de sortir de l’ivresse de puissance du néolithique, qui nous a rendus libres de ne plus faire l’effort de conserver la sagesse qui auparavant était indispensable pour conserver l’abondance, à l’âge paléolithique de l’humanité. Le travail sur soi que vous évoquez signifie pour moi une recherche, dans notre programme interne, notre psychisme, de cette sagesse paléolithique. Vraiment, redécouvrir l’eau chaude me semble être à l’ordre du jour ! Remettre au centre, des conceptions très simples, propices à refonder un sentiment commun. Et, à partir de là, reconquérir la perception de la complexité. Au lieu de réciter par cœur les leçons d’anthropologues assermentés et de se laisser bercer par des cornes d’abondance industrielles dont les sources ont depuis longtemps échappé à notre maîtrise humaine.

   C’est dans cette perspective que vos quelques mots sur «  l'organisation de jeux de rôles en grandeur nature », m’ont fort intéressé. Ces mots me conviennent pour présenter la pratique concrète, sans laquelle ce blog ne justifierait pas l’effort que je lui consacre.

   Au plaisir de vous lire encore,        Francis.

Francis.

Donner de la consistance à l'échange

Je ne suis pas parvenu à trouver comment envoyer un message privé sur le site, donc tant pis je vous/te propose de nous rencontrer directement pour parler de ces jeux de rôles (et d'autres choses), car voila 2 ou 3 ans que j'ai des projets d'articles, voire d'essai, à ce sujet sans parvenir à les concrétiser faute de bon angle d'attaque. Une échange serait sans doute un bon moyen d'avancer et mutuellement enrichissant.

Je suis à Bruxelles mais je viens souvent à Paris. Est-ce que par hasard tu es/vous êtes en région parisienne ?

échange ou conversation ?

Bonjour,

   j'habite Rouen, à 20 euros par le train de Paris, où je vais de temps en temps, écouter une conférence d'Ars Industrialis, par exemple.

   La forme des Jeux de rôles me paraît tout à fait superposable à celle du J.eu. par lequel doivent être expérimentées et vécues toutes les idées que j'ai mises sur le site d' A. I. depuis 1 an et demi.

   C'est avec plaisir que j'entamerais avec toi une conversation sur tous ces sujets. Mon courriel : francisdidion@hotmail.fr.

   Au plaisir de te lire bientôt, et si possible de partager nos idées de vive voix.

   Francis.

Francis.