Flux d'artifices

Version imprimable

... comme celui dont parle aussi Renoir, tout hypomnésique, et non seulement ces eaux de plastique que l'on voit dans E la nave va, ou comme les éléphants en carton-pâte d'Intervista, mêlés à ceux qui apparaissent très réels aux yeux du jeune Fellini à l'époque du Duce, bâtisseur de Cinecitta, mais aussi les eaux de cette tempête de pacotille où une maquette agitée dans une baignoire se fait passer pour un bateau de sauvetage au large de Brest dans Remorque, de Grémillon.

Je voudrais parler, durant cette semaine, si ce temps-fleuve qu'est l'événement le permet, de cette tempête ou ce flux d'artifices qu'est devenu notre temps, notre " événement ", tout préfabriqué, mais qui est " notre musique " - et cela, en hommage à Avis de tempête, de Georges Aperghis, qui ouvrit il y a douze jours le festival Agora, et qui recevra ce mercredi le grand prix de la critique, et nous, à l'Ircam, en sommes fiers pour lui, pour notre Institut et pour l'Opéra de Lille, avec qui nous l'avons co-produit.

Un journal comme Libération, qui n'est qu'une de ces maquettes flottant dans un verre d'eau (certaines sont faites aujourd'hui en 3D, avec force investissement de temps d'ingénieurs, de machines, et de campagnes de marketing, mais bien peu d'otium), est lu par une ou deux centaine de milliers de personnes - sans compter l'édition sur internet. Un livre, quand il " marche " très bien, est lu par 10 000 ou 15 000 personnes, plus souvent par quelques centaines. L'enjeu est donc important, et l'adresse au public n'est pas ordinaire : un article de journal n'a rien à voir avec un livre, sinon par le fait qu'un journal est, comme un livre, un support de papier que noircissent des traces d'encre formant des lettres, et que des gens lisent. Mais les conditions de constitution des lecteurs des journaux, et leurs horizons d'attentes, leurs dispositions à la lecture, ne sont pas du tout celles qui sont requises par la lecture d'un livre.

En principe et en général, par exemple, on jette le journal, quand on garde le livre. On revient sur le livre, quand l'article est emporté par ce flux d'artifices dont la presse, comme tous les médias de masse où elle n'est plus désormais qu'un rouage souvent mal aimé, surtout quand il n'est pas gratuit, organise l'accélération irréversible et sans mémoire.

Le livre est évidemment aussi un artifice (ce que lui reproche Platon) : c'est un hypomnématon. Mais pourquoi cet artifice là revient-il, se maintient à la surface et même est-il capable de remonter le courant du flux, pour atteindre sa source - qui est pourtant tout aussi artificielle ? Pourquoi, par exemple, lit-on encore Platon, ou les Evangiles, d'ailleurs, ou Euclide, et Euripide, et L'épopée de Gilgamesh ?

Et qu'est-ce que, dans tout cela, un site web, une page personnelle, un " blog " ? J'ai tenté d'en amorcer la question dans De la misère symbolique 2. La catastrophè du sensible, Galilée, 2005, depuis la question de la participation et du circuit du désir.

Enregistré le 5 mai 2005 sur mon dictaphone numérique, et modifié entre les 11 et 13 juin 2005 sur mon ordinateur, après que Caroline, mon épouse, l'ait tapé sur son ordinateur et me l'ait envoyé par internet :

Le journal n'est donc pas le livre, et pourtant j'ai bien envie de continuer à écrire dans et pour Libération comme d'habitude, comme quand j'écris mes livres : je ne crois pas qu'il faille se mettre à écrire pour Libération, c'est à dire pour le public de Libération. Ce serait prendre ce public pour des imbéciles. Je ne crois pas, contrairement aux marchands de conseils en marketing, aux " experts en stratégie éditoriale " et en " communication " que le public de Libération soit déterminé ou déterminable, ni donc que pour " accrocher " ce lectorat, il faille répondre à des critères qui seraient plus ou moins définitoires de ce lectorat, ou de ce que l'on supposerait être les attentes de ce lectorat.

Ce qu'attend ce lectorat, comme nous tous dans tout ce que nous faisons, c'est le singulier, c'est à dire justement l'inattendu. J'ai tenté de théoriser cela à la fois dans L'Inouï, la nouvelle revue de l'Ircam, éditions Léo Scheer, dont le premier numéro est notamment consacré à Avis de tempête (dont un DVD donne des extraits) et dans De la misère symbolique 2.

S'il est bien vrai qu'un public n'est pas déterminé - et c'est pourquoi Blanchot peut écrire :

Qui croit disposer de la rumeur, rapidement se perd en elle. Quelque chose d'impersonnel est toujours en train de détruire, dans l'opinion, toute opinion (L'entretien infini, Gallimard, 1969, pages 26-27),

et Jean-Marie Colombani, et ses amis de l'émission qu'il anime sur France-Culture, La rumeur du monde, pourrait bien méditer un peu ce Blanchot - , l'écriture dans Libération, et dans cette rubrique en particulier, est un genre, et tout genre a plus ou moins ses règles.

Ce genre, " écrire dans Libération " - auquel ont déjà contribué de nombreux écrivains, puisque cela fait 5 ans que cela dure - je ne le connais pas : je ne lis pas les journaux le week-end ; parce que précisément, le week-end, j'écris ; on ne peut pas tout faire. Samedi et dimanche matin, je suis dans la lecture de moi-même, ce qui veut dire aussi que je m'écris ; je m'écris pour pouvoir me lire (je m'écris au sens où je m'envoie des lettres, celles que j'écris justement, et par lesquelles je m'écris au sens où j'y deviens ce que j'y suis), et cela, c'est une forme de participation symbolique qui relève de la pratique des hypomnémata, telle que l'analyse Foucault, et dont j'ai prolongé les analyses dans Mécréance et discrédit 1. La décadence des sociétés industrielles, Galilée, 2004, pratique que j'ai cependant rencontrée moi-même très intimement, et bien avant, dans les cinq années que j'ai passées en prison - , et ce qui m'y intéresse, dans ce genre-là, outre que j'ai envie d'être lu par les lecteurs de Libération, c'est l'aspect éphéméride et la nécessité d'écrire au jour le jour selon cette éphéméride. Et en même temps, pour des raisons pratiques, étant donné que je suis directeur d'un Institut de recherche qui m'occupe beaucoup (mais aurais-je fait autrement si cela n'avait pas été le cas ?), je n'aurai pas chaque jour plusieurs heures à consacrer à l'écriture entre le 11 et le 17 juin. J'anticipe donc, tout en essayant de faire en sorte que ce que j'anticipe, et qui est une attente, soit compatible avec le genre, qu'elle soit même une invention ou une réinvention du genre, parce que les règles d'un genre ne sont vraiment satisfaites que dans ces conditions : quand on les bouleverse, c'est bien connu.

Reste que je voudrais me mettre en situation d'être accueillant à l'actualité, et c'est qui me tente le plus, cet absolument improbable, cet imprévisible qui fera cette semaine là. Y en aura-t-il ? On peut anticiper des choses. En particulier on sera dans l'après-référendum et il sera beaucoup question de l'Europe. Etant donné que j'écris presque uniquement là dessus en ce moment, je risque d'avoir beaucoup de choses, beaucoup trop de choses à dire. D'autre part, ce sera l'après Agora. J'aurai des choses à dire sur l'Ircam et sur tant d'autres choses. Mais j'aimerais bien jouer à fond le jeu des règles du genre, tout en les transgressant, puisque c'est comme cela qu'on les respecte : en ne trahissant pas les règles de mon propre jeu du genre que je suis moi-même à travers mon style, dont j'essaye de faire, réfléchissant à ce que c'est que passer à l'acte, et sous toutes les coutures, que mon jeu ne soit ni mauvais genre, ni mauvais joueur.

Or, ce jeu là, mon jeu, mon style, qui est aussi mon principe - on n'est pas philosophe pour rien ni sans contraintes - , c'est de ne jamais réagir à chaud, pour autant que ce soit possible, et sans devenir froid pour autant (question de la chaleur qui est celle déjà évoqué de l'écoute, aussi bien, et comme l'affect même).

*

Ne pas prendre les événements dans leur immédiateté, voici la raison pour laquelle, par exemple, je n'ai plus de télévision, et pourquoi je lis presque systématiquement les journaux avec au moins un jour de retard (mais je n'ai pas vraiment le choix : je les lis le soir, au lit, tard, et parce que je suis bien trop fatigué pour lire quelque chose de plus consistant. Le journal n'a plus rien pour moi de cette " prière matinale " qui ouvre les yeux de Hegel au monde chaque jour que Dieu ne fait plus, puisque il est mort). Je pense qu'il est indispensable de s'obliger à ne pas faire ce que Libération critiquait et dont il se critiquait lui même lorsque eut lieu le pseudo attentat raciste de Marie L. en juillet dernier, à savoir : " couvrir " la chose sans avoir eu le temps de l'instruire et de la renseigner, et, autrement dit, être dépendant de ce système réactif au sens de Nietzsche - et qui est le système du nihilisme, encore si mal compris, qui entretient le ressentiment, et qui est en train de faire mourir la civilisation.

Quant aux règles du genre Semaine de Bernard Stiegler dans Libération, donc, et quant à leur " transgression " : une des raisons pour lesquelles j'ai immédiatement accepté la proposition, c'est que, je l'ai déjà expliqué dans la suite de ma chronique du 11 juin sur ce site, venant de créer avec mes amis Ars Industrialis, j'ai envie, pour compléter ces chroniques sur Libération, de faire que le lecteur ait envie de lire ce que mes associés et moi-même avons écrit et déposé sur ce site.

Car ce qui est très intéressant dans la société actuelle, avec ces technologies dont nous parlons dans Ars Industrialis, ces technologies de contrôle qui devraient être les technologies d'un nouvel esprit européen et industriel, c'est qu'elles permettent tout à coup, si on les pratique, et dans le bon sens, si on ne les laisse pas être réappropriées (ou expropriées) une fois de plus par la logique massifiante, hypersynchronisante, particularisante du " capitalisme culturel " détruisant les singularités par principe, parce qu'il faut qu'elles soient pour lui des usages calculables, (c'est la logique d'une économie libidinale détruite par le système de sa captation, et c'est un modèle capitaliste autodestructeur), si l'on s'empare de ces technologies, si l'on invente de nouveaux modes d'agencement entre ce support traditionnel de travail qu'est l'hypomnésis livresque, qui fut la source même de l'occident, le journal quotidien qui émerge avec Renaudot, le magnétophone numérique (celui que je pratique partout et sans cesse, qui est en vérité un disque dur, et dont Caroline, mon épouse, dépouille et transcrit les fichiers, aidée en cela par le logiciel avec lequel cet appareil est vendu), et le site Internet, alors cela devient très intéressant, et comme le substrat (au sens que j'ai donné à ce mot dans un chapitre de La technique et le temps 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être, " Le malaise de nos établissements d'enseignement ") d'une sorte de nouvelle république, non pas des lettres, mais des hypomnémata de notre temps.

L'intérêt immédiat et évident, dans le cas dont je parle ici, est que je peux faire que ce site vienne augmenter ma contribution à la page de Libération où de toute façon je ne pourrai pas dire grand chose : je me dis que je pourrais ainsi lancer un journal d'une semaine, dont la page de Libération serait l'accroche, le chapeau, qui serait beaucoup plus développé sur mon site, et qui pourrait même continuer à se développer après cette semaine là, pour creuser la semaine qui se serait passée (dont je me dis tout à coup, un coup de folie, que je pourrais décider d'en faire une analyse extrêmement approfondie pendant des semaines, des mois et même des années : ce serait très intéressant d'analyser et de décortiquer une semaine de sa propre vie pendant tout le reste de sa vie. Ce serait une sorte de nouveau genre littéraire : publier chaque année un livre d'approfondissement de ce qui se sera donc passé, mais depuis son après-coup, dans le semaine du 11 au 17 juin 2005). Ce qui est intéressant, c'est de travailler dans cet après-coup comme le déploiement de la performativité même des événements, et des événements que sont à leur tour les relations de ces événements (je prends le mot relation au sens de récit et bien sûr au-delà). Voilà des choses qui m'excitent. Voilà pourquoi je me suis décidé à faire cet exercice.

Mais comme je n'aime pas faire les choses à moitié, ou simplement simuler, bien que je nage le plus souvent avec plaisir en plein flux d'artifices, je tenais à ce qu'il soit clair que j'ai commencé à écrire pour cette semaine de Libération un mois et demi avant cette semaine là. Ce que j'ai alors commencé à écrire, c'est ce que je dis à présent.

*

Un journal est un système calendaire, ou plus exactement, il fait partie d'un système calendaire - et c'est aussi pourquoi il est censé et fécond de parler d'éphéméride(s). J'ai beaucoup écrit là dessus dans mes travaux antérieurs, et je pense que le journal, qui apparaît au XVIIè siècle avec Théophraste Renaudot, constitue une nouvelle forme de calendarité, c'est à dire de rendez-vous collectif de la communauté, autour, non plus de la cloche et de l'horloge qu'avaient inventé les moines, qui, à travers cette invention, avaient configuré une nouvelle société - cela avait été à l'origine d'une révolution technologique très importante, cf Lewis Mumford - , qui enchaînait sur la calendarité que j'ai décrite en essayant de montrer que les civilisations mésopotamienne, égyptienne, grecque, romaine, sont essentiellement constituées par leurs calendarités, supposant les hypomnémata de l'écriture et de la lecture, et l'otium étant donc une modalité intime de la calendarité comme étant ce qu'il y a de plus commun et la publicité de la chose publique en tant que telle (et je pense ici tout à coup à Bruno Latour, à sa collaboration avec Peter Weibel et avec le ZKM, et à ses références aux pragmatistes américains : que peut-on faire de l'otium avec eux ?).

Les règles que se donnent les nobles qui pratiquent l'otium, les pratiques, précisément, ce sont des pratiques calendaires. Les pratiques religieuses sont des pratiques calendaires, les exercices spirituels d'Ignace de Loyola sont des pratiques calendaires, le chapelet, cette prothèse de la foi dont parle Pascal, s'inscrit dans des pratiques calendaires, c'est à dire aussi rituelles, etc. On ne peut pas penser la calendarité de manière indépendante d'une ritualité, d'un culte. Mais qu'est ce qu'une calendarité avec rituel lorsqu'il n'y a plus de Dieu et que le monde est " désenchanté " ? Je dirai qu'il y a un pseudo-rituel du désenchantement. C'est ce que le marketing va exploiter : dans le flux d'artifices, il y a le pseudo-rituel du père Noël, etc.

Pseudo parce que produits pour organiser la perte de participation et la perte d'individuation, la liquidation des singularités par ce qui n'est pas un totalitarisme à proprement parler (ou la partie est réduite aux conditions du tout), mais une totalisation, une sommation (ou chaque singularité est sommée de devenir calculable, c'est à dire adaptable au tout).

Les rituels totalitaires ont pullulé au XXè siècle, et ils montrent et même prouvent, selon des esprits à courte vue je le crains, que le rituel revient toujours, et qu'il est comme un retour du refoulé et la régression même vers une tendance primaire ; tandis que pour d'autres, il est intrinsèque à la vie : il peut évidemment être ce qui attire vers le primaire, et même plaque sur lui, mais il peut aussi être un dispositif d'élévation, de dépassement, d'assomption.

L'art contemporain est hanté par cette question terriblement complexe.

Nous vivons une crise des rituels qui est une énorme crise de la calendarité. Ce n'est pas la première : il y a eu des dizaines de crises de la calendarité. Les nouvelles religions, en tant que telles, font chaque fois apparaître de nouvelles calendarités, issues de crises qui les précédent. Les nouvelles civilisations, en général, aussi. Et pourtant, en ce moment-même, nous vivons une crise tout à fait spécifique, et où le 29 mai fera date.

La suppression du jour férié qu'était le lundi de Pentecôte a été rejetée, et c'est l'une des affaires où Jean-Pierre Raffarin s'est le plus ridiculisé. Mais en l'espèce, je crois qu'il ne fut pas plus bête que la moyenne des médiocres politiciens qui sont le lot de notre époque, si étonnante et désolée. Les Français ont mal vécu cette question du lundi de Pentecôte parce l'on ne touche jamais impunément à la calendarité : il ne s'agit pas que d'une question de temps de travail et de repos - mais bien de l'otium, justement. Si Nicolas Sarkozy a joué, en cette année 2005, anniversaire de la séparation de l'église et de l'Etat, avec le feu sacré, au risque de mettre le feu comme un pompier pyromane, c'est parce qu'il sait que le calendaire travaille en ce moment au plus profond des consciences dans un sens qui en appelle à ce que Daniel Arras, commentant l'invention de la perspective, appelait l'incommensurable, c'est à dire, en l'espèce, dans le cas de la perspective (qui est un nouvel âge de la cardinalité), ce qui désigne l'incarnation en tant que le mystère du divin.

La question de la calendarité aujourd'hui, qui passe à partir du XIIIè siècle par, avec et à travers la question de l'horloge, c'est à dire du comput, du calcul rendu possible par une machine à engrenage - mais c'était déjà la question du comput et du calcul à travers les égyptiens inventeurs du calendrier, c'est à dire appuyé sur des éphémérides et des enregistrements scripturaires des programmes cosmiques, que les Egyptiens observaient dans le ciel en pratiquant une astrologie qui devenait ainsi une astronomie - , ce comput qui apparaît au XIIIè avec les horloges se constitue dans une relation essentielle à l'incalculable : il compte les heures au sens où le mot heure est employé dans les monastères (désignant la prière) pour l'incalculable, ce que consignent les Livres d'Heures où sont aussi des images, jusqu'à ce qu'adviennent les exercices spirituels d'Ignace organisant la Contre-Réforme. Et c'est dans ce même mouvement que la technologie venue des monastères, entre les XVIIè et XIXè siècles, va être mise au service de la rationalisation du travail au sens de Max Weber, et finalement, de la prolétarisation des ouvriers, c'est à dire du calcul appliqué à toute force de travail et de la réduction de toute chose à sa calculabilité marchande. C'est ce que l'on va appeler le désenchantement du monde, et c'est aussi ce que théorise Le Capital, tout aussi bien que le capital lui-même (avec ses théories du management).

Ce processus émancipe et autonomise ou immanentise les technologies du calcul (et un ordinateur est une horloge) en les déliant de toute relation à quelque incalculable que ce soit. C'est cela même, la mort de Dieu. Et aujourd'hui, la presse est elle-même soumise à ce processus. Or, avec Dieu, il n'y a pas que Dieu qui meurt. Et l'heure a sonné d'en prendre la mesure. Qu'est-ce donc qui meurt avec Dieu et qui n'est pas Dieu, et qu'y a-t-il là-dedans d'intéressant ? Et qu'y a-t-il par ailleurs de dangereux (comme dans tout ce qui est intéressant) ?